On m'a affirmé que le docteur Pierre Comelade avait inscrit dans l'entrée de sa maison sur une plaque en grès :
Catalan tu es chez toi
étranger tu es chez moi
Ceux qui n'aiment ni les Catalans, ni les Corses, ni les Bretons, ni les Basques...et tous les autres que je ne peux citer ou tout simplement qui n'ont pas l'humour "branché" sur ce type de sujet ne doivent pas continuer la lecture de cet article. Ce serait souffrir pour rien. Je les envoie en toute humilité sur le lien suivant qui leur permettra de sourire.
http://www.youtube.com/watch?v=WscVYSu-O2w
Pour ceux qui continuent :
http://www.youtube.com/watch?v=PL9zAp1-WDo
Prologue
Quand un petit bébé Catalan vient de naître, il pousse son premier cri comme tous les autres bébés du monde. Les profanes entendent "whééééé!!!" mais une oreille Catalane attentive, celle de la maman par exemple, entend toujours le même cri :
Sí ! podem !
Ce cri poussé par tout bébé Catalan dès les premières secondes de sa vie depuis les siècles des siècles signifie "oui ! nous pouvons !"
Il a été récemment repris par un Jeune Président des USA pendant sa campagne électorale mais nous ne lui en tiendrons pas rigueur.
Après avoir reconnu le cri d'espoir du nouveau Catalan, son parrain et sa marraine prononcent à l'oreille du nouveau-né les mots sacrés suivants et surtout dans l'ordre:
1 Sempre endavant ! (Toujours en avant)
2 USAP ! (Union Sportive des Arlequins Perpignanais) suivi de
3 Allez !!
de telle sorte que par la conjonction intelligente de 3 et de 2 il crie haut et fort et de façon spontanée :
2 + 3 = "Allez USAP"
4 Ollada ! (Célèbre soupe Catalane)
5 Botifarra ! (Boudin)
6 Cargols ! (Escargots)
http://www.perpignantourisme.com/page.php?lg=FR&np=78
7 "Mare de Déu" (Mère de Dieu)
est un cri d'étonnement mêlé de désespoir qui doit obligatoirement accompagner le signe d'Horreur du Catalan, consistant à lever les deux bras vers le ciel, paumes en avant, en cambrant le torse vers l'arrière.
Vous pourrez voir le signe d'Horreur et entendre le cri "Mare de déu" en allant place Arago à Perpignan quand l'USAP a perdu un match que tout le monde pensait le voir naturellement gagner.
Il a donc fallu une intervention divine néfaste pour expliquer la défaite. D'où le cri.
Il faut vous dire que Dieu est d'origine Catalane.
Et quand bébé pleure, mais c'est rare, le papa chante une chanson de Jordi Barre.
A la fin de la chanson le bébé dort dans 100% des cas.
Voici quelques paroles de cette chanson traduite sur Google :
"Tot un poble d'una sola veu
Cridara ben fort ollada !
Aixecant ben alt la seva bandera
Per la gloria catalana
Els hi fotrem
Els hi fotrem
una fart de jacos
Els hi farem - Els hi farem
Rosegar las mastegueres
Els hi fotrem - Ziou
Els hi fotrem - Zaou
Els hi fotrem - Ziou zaou sul cul
La la la la ...."
http://www.youtube.com/watch?v=k07VsExCeGo
Maintenant que ce qu'il fallait dire est dit, allons-y !
Cette vieille carte dont je possède l'original montre ce qu'était le Roussillon il y a très longtemps. L'Académie Royale des Sciences avait envoyé des Géographes pour la réaliser et ce fut le Sieur Baillieul qui la grava. J'ai trouvé un Gaspard de Baillieul qui oeuvrait en 1700 et quelques et un graveur du même nom à la même époque.
La France ayant pris possession du Roussillon, il était urgent de le reconnaître et de le franciser, d'interdire le Catalan dans les textes officiels, d'en retirer la monnaie traditionnelle, bref de civiliser les énergumènes qui formaient la population de ce coin encore sauvage. Sauf que, n'en déplaise à ces messieurs de Paris, la civilisation catalane issue des romains et de tous les envahisseurs successifs, n'avait rien à envier à personne.
Je pense que par mépris pour les géographes, les habitants interrogés sur les noms de lieux, ne donnaient que des informations phonétiques. Si vous arrivez à lire quelques noms vous serez surpris. Cerbère n'existe pas encore, Banyuls est orthographié Bagnols, et on voit aussi Collieure...
Il faut d'emblée préciser un certain nombre de points. C'est une opinion personnelle que je vais vous donner. Elle vaut ce qu'elle vaut, mais comme disait je ne sais plus qui, "c'est mon avis et je le partage."
Ne pas confondre Catalans et Roussillonnais !
Quand les habitants du Roussillon ont été francisés, au fur et à mesure la langue Catalane s'est légèrement modifiée. Ceci a eu pour conséquences que maintenant il y a le Roussillon où on parle français et Roussillonnais (c'est la Catalogne Nord capitale Perpignan, française) et qu'il y aussi la Catalunya sud capitale Barcelone où on parle le vrai Catalan. Le Roussillonnais dit qu'il est Catalan, qu'il parle le Catalan, c'est un peu vrai, mais avec les nuances que je viens de vous exposer.
Les deux Catalognes nord et sud sont comme des soeurs jumelles dont l'une a été élevée par la famille des voisins. Je pense parfois que cela ressemble à la France et au Quebec.
Attention, je ne connais aucun Catalan du nord, du Roussilllon, qui revendique la nationalité espagnole. Ils sont français et heureux de l'être. Mais ils sont d'abord Catalans et fraternellement unis à ceux de Catalunya sud.
Et, pour ne rien vous cacher, à Banyuls sur mer par exemple, beaucoup de familles vivant ici depuis des générations ont leurs origines dans la province de Gerona. Dans le cas de ma famille par exemple, mon père est né à San Climent Sescebas en Catalunya à quelques heures à pied de Banyuls si on passe par le col de Banyuls. Maman venait de plus loin, de la province de Castellon de la Plana, un village nommé Cuevas de Vinroma.
On devenait vite français à l'époque avec le sevice militaire et les guerres ! Mais il y avait des enquêtes sérieuses pour acquérir la nationalité française : voisinage, gendarmerie, casier judiciaire...
Les vrais purs français de l'époque n'aimaient pas trop que leurs filles épousent ceux qu'ils appelaient "les espagnols" même si ces derniers parlaient le Catalan comme eux.
Il faut voir les gaillards de l'époque ! (photo J-P Campadieu)
Mais Banyuls a été toujours isolé du reste du département.
Comment voulez-vous convaincre ceux qui habitent ici qu'ils ne sont pas les meilleurs du monde ?
Tout ce que je vous dis est vrai même si cela vous paraît impossible.
Les différences que vous constaterez avec d'autres contrées ou régions de France sont dues en grande partie au pouvoir magique du vent !
Car ici, c'est le royaume du vent.
Sachez qu'il y en a 8 !
Chacun de leur nom prononcé avec les paupières mi-closes et un doigt pointé vers le lieu d'où il arrive est porteur d'une sorte de fatalité. L'observation concomitante des vagues, de leur force, de leur direction, de leur hauteur, permet à celui qui officie sur la murette du bord de mer de confirmer ses propos.
Les jours de forte tramontane vous n'avez pas intérêt à sortir en casquette.
Tout ce qui est debout est en danger de mort !
Quelques vers d'une poésie d'Andréa Damase, artiste de Banyuls sont écrits à la craie sur un foudre de la cave Madeloc où elle exposait ses oeuvres le 17 juillet 2009.
Cerbère n'existant pas encore, Banyuls n'avait son coeur ni en France ni en Espagne. C'est pourquoi, rebelles, indisciplnés, fraudeurs, les habitants de l'époque étaient de brillants contrebandiers. La France s'arrêtait à Port-Vendres. L'Espagne à Port-Bou. Plus tard il y eut la route, le train, une école...et une police armée. De nombreux ouvrages ont été écrits sur cette époque. Je vous donnerai leurs références.
Quand toute la France avait des routes magnifiques, nous étions encore au stade des chemins ! Vous voyez bien que nous étions considérés comme des sauvages !
La plaque ci-dessous existe toujours à l'angle de la rue Jean Bart et de la place Bassères.
La première fois où j'eus conscience que j'avais un terrible accent catalan fut le jour où je demandai à une amie pourquoi quand je parlais dans la cour de la Faculté des Sciences de Montpellier, rue de l'Université, j'étais entouré de nombreuses filles qui n'écoutaient que moi. Je devais avoir 18 ans. Je croyais que la teneur de mes propos pouvait les passionner. Je me trompais. Elle m'avoua que mon accent les amusait tellement qu'elles venaient m'écouter parler à la sortie des cours et relançaient la conversation quand je faisais mine de me retirer. Je pense que même les vieux tilleuls de la cour devaient se moquer de moi. Devenant enseignant par la suite je devais d'urgence "corriger le tir" Je fus aidé dans ce sens par une épouse issue du Pas de Calais qui parlait un français impeccable et qui fit tout son possible pour que je rrrroule moins les rrr et que je parle clairement au lieu de chanter. Le résultat est ce qu'il est, je pense avoir maîtrisé suffisamment mon accent pour arriver à ne plus faire rire ni même sourire mes étudiants. J'ai eu à assumer des cours à près de 1200 étudiants en médecine réunis dans le même amphithéatre. Ils ne riaient que lorsque, volontairement ou involontairement, je leur racontais des bêtises.
Voici à ce propos une poésie que j'aime réciter en public :
Auteur : Miguel Zamacoïs (1866-1955)
De l'accent! De l'accent! Mais après tout en-ai-je?
Pourquoi cette faveur? Pourquoi ce privilège?
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,
Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fort
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde,
"Ces gens là n'ont pas le parler de tout le monde!"
Et que, tout dépendant de la façon de voir,
Ne pas avoir l'accent, pour nous, c'est en avoir...
Eh bien non! je blasphème! Et je suis las de feindre!
Ceux qui n'ont pas d'accent, je ne puis que les plaindre!
Emporter de chez soi les accents familiers,
C'est emporter un peu sa terre à ses souliers,
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne,
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne!
Lorsque, loin du pays, le coeur gros, on s'enfuit,
L'accent? Mais c'est un peu le pays qui vous suit!
C'est un peu, cet accent, invisible bagage,
Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage!
C'est pour les malheureux à l'exil obligés,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers!
Avoir l'accent enfin, c'est, chaque fois qu'on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose!...
Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent!
Je veux qu'il soit sonore, et clair, retentissant!
Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille,
En portant mon accent fièrement sur l'oreille!
Mon accent! Il faudrait l'écouter à genoux!
Il nous fait emporter la Provence avec nous,
Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages
Comme chante la mer au fond des coquillages!
Écoutez! En parlant, je plante le décor
Du torride Midi dans les brumes du Nord!
Mon accent porte en soi d'adorables mélanges
D'effluves d'orangers et de parfum d'oranges;
Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Et le petit village où les treilles splendides
Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides!
Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin,
A toutes mes chansons donne un même refrain,
Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole!
Ecoutez donc Fernandel, c'est merveilleux d'émotion.
http://www.dailymotion.com/video/x83zl7_fernandel-laccent_shortfilms
Bon ! je continue !
Parler en catalan à la petite école était sévèrement puni. Mais pendant la récréation, ou après la sortie, c'était pour presque tous un simple réflexe. On ne pouvait pas, on ne savait pas ni jouer, ni s'engueuler, ni se battre en parlant autrement. Pourtant, largement informés par nos instituteurs, nos parents s'adressaient à nous dans la langue de Molière. Mais entre eux, forcément...c'était du Catalan.
Au lycée, c'était plus facile de mettre un peu le Catalan de côté. Mais des phrases "s'échappaient" spontanément et surtout pour les jurons les plus habituels.
Car cette langue est particulièrement riche en jurons faisant allusion aux matières fécales comme en Français mais avec un extraordinaire raffinement quand dieu entre dans la phrase, lui et sa mère, son fils, l'hostie...Seuls les initiés comprendront. Si quelqu'un a l'idée de mettre les jurons Catalans sur internet, j'intégrerai un lien dans mon texte.
A la fac des Sciences lors de mon SPCN et à la fac de Médecine de Montpellier par la suite, le Catalan était réservé à ceux de l'Amicale. L'Amicale des Etudiants Catalans de Montpellier était très active. Pour Noël c'était une chorale qui se rendait chez les profs Catalans ou d'origine Catalane même lointaine. Je me souviens d'une soirée chez mon Maitre le Pr Jacques LLORY qui était très fier de ses origines. Pensez ! Avec un nom qui commence par deux "L" !
Il y avait aussi une Cargolade annuelle. La première à laquelle je participai eut lieu en Camargue. Elle se déroula dans une manade et on ne loupa pas le marquage des jeunes toros. Le retour en bus fut douloureux, certains accompagnés chez eux ne s'éveillèrent que le lendemain, il est vrai que le vin ne manquait pas sur les tables avec saucisse Catalane, boudin, escargots, cotelettes d'agneau et de porc grillés avec une braise de sarments...tout provenent du pays !
Quelques professeurs venaient nous y retrouver à l'heure du café alors que les esprits étaient déjà brûlants. On les tutoyait et on leur tapait familièrement sur l'épaule ! Comme des copains !
Les équipes de rugby de médecine, pharmacie, dentaire, étaient à 80 % formées de Catalans.
Puis je suis devenu médecin et enfin professeur.
Alors ? fini le Catalan ? Que non !
Il restait l'Amicale des Catalans de Montpellier "El Canigo" dont je suis devenu plus tard le président et enfin "Les Cadres Catalans" de Montpellier présidée par mon ami Daniel Recoura dont je fis partie dès le départ, le jour où ceux de Perpignan vinrent nous initier comme un nouvelle colonie des Cadres.
Et enfin le retour au village, le Catalan spontané qui revient comme à la petite école après la fin des cours.
Vous ne pouvez imaginer le bonheur que l'on ressent quand on mélange des phrases, les unes à la suite des autres, selon avec qui on parle, dans ces langues merveilleuses que sont le Catalan, le Français et l'Espagnol. Quelle richesse nous possédons ! En plus Francis Suréda m'a contaminé avec le Portugais dont les intonations ressemblent tellement au Catalan, et mon épouse qui se délecte à me parler "Chti" chaque fois qu'elle en a l'occasion.
Pour un retraité...ça sera suffisant !
L'odeur...hummmm ! Que ça sent bon quand ça cuit !
Il n'y a pas au jour d'aujourd'hui beaucoup de charcutiers capables de faire de la bonne saucisse.
Ce n'est pas comme avant.
J'en ai acheté qui sentait l'ammoniaque en cuisant. Behhrrrr !
A Banyuls il y en a encore de l'excellente .
Et même à Paris ! Voir le lien ci-dessous
http://www.catalansdeparis.org/gallerie.php
Quand j'étais en troisième ou quatrième année de médecine j'avais des cours avec le Pr Harant, un vrai érudit, qui à ma stupéfaction nous a dicté cette recette authentique :
POTION CORDIALE
1 CUILLEREE A SOUPE
A PRENDRE TOUTES LES 2 HEURES COMME STIMULANT
VIN DE BANYULS 110 g
SIROP D’ECORCE D’ORANGES AMERES……10 g
TEINTURE DE CANELLE 10 g
éventuellement pour stimuler la libido ?
De toutes façons, plus raciste qu'un Banyulenc de l'époque...tu meurs ! La preuve
Avec la photographie de l'église vous pouvez situer la carte sous le règne de l'abbé Rous. Voir "les églises de Banyuls" dans le même blog. (il y a quelques fautes de catalan sur la carte, mais bon...on excusera...)
Il y a des Catalans partout dans le Monde, à commencer par Paris (2009)
J'attends des photos de Toulouse, Lyon, Marseille...Allez, nins ! On a gagné contre le Pays de Galles !
Le temps est passé et nous sommes le 30 mai 2010. J'ai à dire en ce jour que je félicite les Clermontois qui nous ont fichu une belle déculotée !
Je pense avoir des explications simples et suffisantes, pas des excuses, non, on a perdu parce qu'ils étaient meilleurs et plus motivés.
Préparation à mon avis à revoir, trop de musculation et pas assez d'endurance. Je sais, il faut du poids de muscles dans le pack, mais il faudra travailler un peu plus l'endurance. Autre chose, les média ! Quand on vous met une telle pression sur les épaules pendant 15 jours, votre psychisme vous responsabilise et vous perdez un peu vos moyens. Alors l'année prochaine, journaux, radios et télévisions catalanes, un peu moins s'il vous plait. On a besoin de vous, mais revoyez vos interventions dans un sens un peu différent.
Enfin, quand on s'entraîne trop longtemps sans jouer, on pense trop au tactique, on combine trop à l'avance sans adversaire réél, et le terrain, c'est autre chose. Oui, ces semaines sans jouer font oublier les réalités du vrai, de l'affrontement. Vous avez vu jouer Clermont ? Quel beau jeu ! Je me consolerai de façon raciste en disant qu'ils ont joué à la catalane.